Oser Entreprendre

Pendant mes vacances à Cuba, j'ai pris le temps de lire le livre de Thibaut Vincent : "Oser Entreprendre". Il s'agit d'un receuil dinterviews de personalités Belges, sportifs ou hommes d'affaires, qui ont quelquechose à dire sur leur succès. cfr http://www.proexcellentia.org/index.php?option=com_content&task=view&id=18&Itemid=44

Oser ? Entreprendre ?

Le live, même s'il est intéressant sur le fond, ne répond pas vraiment à mes attentes. Vu le titre, je pensais lire un livre du style "Teach Yourself Entrepreneurship in 21 days". Cependant, seulemet un ou deux chapitres discutent vraiment du sujet : oser et entreprendre.

Parmi les personnes interviewées, une minorité répond clairement aux questions suivantes : Qu'avez-vous entrepris ? Quels risques avez-vous encourru ? Comment avez-vous percu ces risques ? Pourquoi avez-vous osé ?

En lieu et place de ces questions, qui me paraissaient être des questions de base, l'auteur nous décrit et structure plutôt les caractéristiques de ces personnes qui ont atteint un sommet dans leur activité.

Peut-être l'auteur a-t'il été trop complaisant en supposat que les interviewés ont osé entreprendre quelquechose ? Le live ne donne pas une réponse claire. Ceci est évident pour les sportifs : ont'ils entrepris ? Ont'ils pris des risques ? Ou ont'ils simplement presté ? L'example de Frédéric Deburghgraeve est frappant : sans son entourage il aurait arrété la natation avant même de gagner ses plus beaux titres...

Oser entreprendre : Prendre le temps ?

Il y a tout de même suffisament de matériel et certains témoignages - si on sait les décrypter- répondent à mes questions. Ce que le livre montre, c'est que entreprendre, c'est avant tout un état d'esprit. Aussi, si "oser entreprendre" c'est prendre le temps pour atteindre les objectifs qu'on s'est fixés, alors le livre atteint son objectif.

A la place de "La vie est Belge", j'attendais peut-être un message plus clair, plus à l'Américaine...

Question de style

Par rapport au style du livre, l'auteur s'est lancé dans un travail périlleux de structuration des interviews qui n'est pa toujours réussi. Il manque parfois d'emballage. Les textes sont alors livrés très "brut de fonderie". Dans d'autres sections, on comprend mieux la logique et ce que l'auteur cherche à nous démontrer.

Bien mais "Peut mieux faire"

Ce livre est encore un brut qui doit passer au raffinage. Je serais intéressé de voir un deuxième essai sur le même theme. Ce second essai ne devrait pas se contenter de faire une photo de l'arrivée d'un parcours plus ou moins accompli mais mieux capturer le film du parcours : le projet, la dynamique, le départ, les motivations (sans tabous), les risques et la stratégie de chaque parcours. Je préferre aussi les analyses de parcours de personnes qui sont parties de rien à celles de ceux qui étaient déjà arrivées avant de partir.

Réponse de Thibaut Vincent :

Cher Monsieur Declercq,

Merci pour votre critique. Je tiens cependant à apporter quelques éclaircissements.

1.Je peux comprendre que le livre ne réponde pas à vos attentes. Tout point de vue, toute perception est personnel et est à prendre en considération. Pour moi, c’est très positif dans le sens où ce livre ne cherche pas à être politiquement correct ou commercial. Votre réaction est donc une très bonne chose dans le sens où le livre vous a fait réagir. A mes yeux, ce qui importe à travers cet ouvrage, sorte de recueil qui a pris 5 années de travail…, est le mode de fonctionnement commun aux experts. Il vise à démontrer que ceux-ci, quel que soit leur domaine d’expertise, fonctionnent d’une manière commune sur le plan des attitudes et des comportements. Par « Oser entreprendre » il s’agit d’aborder l’esprit entrepreneurial et non les entreprises au sens matériel du terme.

Apprendre ce que les experts ont entrepris, quels risques ils ont encouru, comment il les ont perçus, pourquoi ils ont osé sont tout autant de questions qui ne m’intéressaient pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que le fait de répondre à ces questions ne ferait que satisfaire votre curiosité et non vous rendre plus entrepreneurial. Par contre, décrire ces experts, qui ont accepté de se «déshabiller », permet de montrer aux lecteurs leurs comportements et attitudes et, par là-même, de permettre à ceux-ci de se remettre en question et de mettre en pratique les dires de ces experts pour avancer eux-mêmes sur la voie d’expertise en faisant évoluer leurs comportements et attitudes. Sachez que l’expérience est le fruit des observations tirées des expérimentations.

Que les interviewés aient entrepris quelque chose ou non n’est pas le problème du livre. Par contre, toutes ces personnalités, parachutées ou non, ont développé des comportements et attitudes d’experts sinon elles ne pourraient, ou n’auraient pu se maintenir en place.

2. Concernant votre paragraphe 2, vous avez bien compris la portée du message. C’est au lecteur à se faire une idée et non à l’auteur à faire du prémâché. Vous avez également très bien compris la portée du message. « Oser entreprendre » signifie prendre le temps pour atteindre les objectifs qu’on s’est fixés … à condition de mettre les moyens à la hauteur de ses ambitions et de ses potentialités. Les miracles viennent de votre travail.

3.Concernant la vie est belge, c’est évident. L’auteur interviewe des Belges.

4. Le style « brut de fonderie » est impératif. Par respect pour les interviewés et par souci d’authenticité, les propos devaient être les originaux.

5. L’aspect brut est voulu, afin de permettre aux lecteurs de s’ouvrir sur les considérations émises. Un texte plus raffiné risquerait de faire passer le message d’une manière plus fade, insipide et incolore. Le but du livre est de remettre en question, de créer une sorte de chaos, richesse indispensable pour encore mieux se restructurer. Cela ne m’intéresse pas que les lecteurs « entendent ». Ce que je voulais est qu’ils aient une écoute active suivie d’une mise en pratique.

Bien à vous,

Thibaut Vincent